Droits d’Auteur et Coût d’un Livre

 

Bonjour,
Nous tenions à faire paraître cet article sur les droits d’auteur, pour éclaircir la vision de tous sur le sujet : arrêtons avec les tabous !

Pour notre part, nous avons choisi de partir sur, selon le mode de distribution et/ou le format choisi, une rémunération fixe de 70% des droits d’auteur.

Est-ce peu ? Beaucoup ? Nous allons voir ça ensemble.
Avant de vous donner un exemple concret de ce que cela représente sur la vente d’un livre, il est important, nous croyons, de rappeler le coût d’un livre, aussi bien en édition classique (ME classique) qu’en auto-édition (A-E) ou même via des « petites » maisons (petites ME), ainsi que la réalité du marché.
Que contient le prix d’un livre PAPIER ?

Posons les bases. Vous vous en doutez, il est impossible de gagner 100% du prix de son livre, pour des raisons simples et incontournables :
– Le papier a un coût (impression)

– Le transport a un coût (ne serait-ce que livrer les livres tout juste imprimés à la maison d’édition depuis l’imprimerie…)

– La distribution a un coût (marge de vente d’une plateforme de vente ou d’une librairie, variante selon l’option choisie)
En moyenne, en maison d’édition, un auteur vendant moins de 10.000 exemplaires touche environ 8% du prix de son livre. Il peut aller jusqu’à 12% s’il vend plus de 20.000 livres. Ce schéma réalisé sur la base d’un livre papier vendu à 20euro vous le montre assez bien. (Source)

En auto-édition (ou en petite ME), c’est bien entendu plus élevé, essentiellement parce que certaines données changent en mieux :

2- La part de l’éditeur fond souvent comme neige au soleil, voire disparait totalement dans le cas de l’auto-édition, vu que l’auteur devient son propre éditeur.
5- Il n’y a souvent pas de diffuseur dédié, ce qui permet d’économiser une marge importante, mais qui engendre en contrepartie une perte en visibilité au niveau national (moins de présence dans les librairies de France, point pas toujours contrebalancé par la vente des livres sur Internet)

D’autres points restent toutefois inchangés, ce qui limite la marge que peut gagner l’auteur :
6- La TVA est la même pour tous.

4- La part du libraire ne baisse pas. Au contraire, parfois.
Tandis qu’un point, essentiel, joue en défaveur des auto-édités ou petites ME :
3- La part de l’imprimeur est souvent plus élevé en auto-édition (autour des 40%-60%), pour la simple et bonne raison qu’en imprimant moins de livres, le coût du livre à l’unité devient plus élevé.

Que contient le prix d’un livre NUMERIQUE ?

Ce cas est un peu différent. Pourquoi ?

Parce qu’en numérique, plusieurs acteurs de la ME classique disparaissent ou évoluent, tandis que d’autres restent inchangés :
– Le diffuseur n’existe plus ou très peu. (environ 22% du prix d’un livre papier est donc gagné)

– Les coûts de l’impression augmentent (environ 10% d’un livre papier en édition classique, contre presque 40 à 60% en auto-édition, selon le nombre de pages)

– Le libraire ou le distributeur existent toujours (cas : Amazon, Kobo, Apple, etc.), mais ne prend guère plus de 30% en général, contre 30 à 40% en distribution papier.

– Il n’y a plus de coût de transport.
Qu’en est donc l’impact direct et logique ? Le livre numérique devrait « logiquement » être moins cher d’environ… 42% en édition classique, contre 62% en auto-édition, du moins à marges identiques.
Un cas concrêt :

– Un livre papier vendu à 20 euro en ME classique, devrait tourner autour d’un maximum de 11.60 euro en numérique.

– Un livre papier vendu à 20 euro en A-E, devrait tourner autour d’un maximum de 7.60 euro en numérique.
Après vous avoir expliqué tout ça, je vous propose d’examiner un cas concret de vente d’un livre dans notre ME indépendante.
Tout d’abord, il faut noter une chose importante :
En vente direct sur internet (version papier), le coût d’un livre en A-E papier croît souvent en fonction du nombre de pages ! (Ce qui n’est pas du tout le cas dans une grosse ME qui aurait un réseau de diffusion énorme, des imprimeurs à tout va et surtout un nombre de publications annuel frôlant les nuages.)
Voici un exemple concret, basé sur un livre moyen de 350 pages, vendu par exemple à 15 euro en papier et à 5 euro en numérique. (Le rapport 1/3 du prix du livre papier pour le numérique nous semble raisonnable pour ces calculs, au vu des informations données précédemment…)
Rappelons le choix de répartition des droits d’auteur dans notre association :

–> Nous versons 70% des droits à l’auteur.

–> Nous gardons 30% dans les caisses de l’association.
L’auteur toucherait donc, pour les ventes réalisées en FRANCE :
– Livre PAPIER (Exemple à 15euro)
-> Distribution NATIONALE via notre distributeur, LA SODIS (amazon, fnac, librairies classiques, etc.).

Les droits d’auteur perçus, hors frais d’impression et de distribution, vont rarement plus hauts qu’environ 10-15% du livre papier (en fonction donc de l’épaisseur du livre et du prix de vente), ce qui dans le cas des 15% perçus nous amènerait à 2,25 euro / exemplaire. La répartition ME/auteur serait donc ici de 1.575 euro pour l’auteur et 0.675 euro pour que la ME puisse couvrir les frais d’abonnement à notre distributeur ainsi que tout l’administratif que cela induit.

(Environ 40-60% du prix vont dans l’impression, environ 33-40% au libraire+transport, ce qui en laisse peu à partager entre éditeur, distributeur et auteur, tout ceci sans compter la TVA de 5.5%). Ceci dit, ce mode de distribution centralisée est selon nous la meilleure au vu de notre expérience. Il est de toute façon illusion d’espérer en espérer plus via d’autres moyens, à moins d’être Gallimard, bien entendu).

– Livre NUMERIQUE (Exemple à 5euro)

Les plateformes de distribution numérique telles que KOBO et AMAZON prenant souvent 30% du prix pour les ventes NATIONALES, hors frais d’envoi du fichier, nous aurions à peu près 70% du prix de vente de droits d’auteur, soit 3.50 euro à répartir à 70% sur l’auteur et 30% sur la ME.

(A noter que dans le cadre de ventes à l’international, le % des plateformes de vente numérique prennent davantage que 30%).
OK, nous donnons 70% des droits aux auteurs. Toutefois, étant une association à but non lucratif, vous vous demandez sans doute :

« Pourquoi gardons-nous 30% des droits ? »
Simplement pour payer les charges sociales afférentes aux droits et toutes celles afférentes à la vie de l’association, ainsi qu’à la promotion des ouvrages. En réalité, ces 30% (déduction faite des charges sociales de la caisse des auteurs) seront donc réinvestis dans VOS livres, que ce soit pour la promotion, le stock, la distribution, etc.

Nous sommes donc pour l’entraide, jusqu’au bout !
En espérant que cet article n’aura pas été trop indigeste, nous vous souhaitons à tous une excellente journée ! N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de plus d’explications !

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